Crème à 3€ VS Crème à 50€

Crème à 3€ VS Crème à 50€

Une crème à 3€ vs une crème à 50€ : et si on se moquait de vous ?

On ne va pas se mentir. Quand on se retrouve dans le rayon cosmétique de son supermarché, face à une crème visage qui coûte moins cher qu'un sandwich triangle, la question se pose.

"Si cette crème à 3,50€ promet de me lisser la ride du lion et d'illuminer mon teint comme si je revenais de deux semaines aux Maldives, pourquoi diable irais-je payer 40 ou 50 euros chez une marque artisanale ?"

C'est une excellente question. Et je ne vais pas vous juger si vous craquez pour le premier prix. Avec l'inflation actuelle, garder ses euros pour remplir le frigo, c'est du bon sens. Mais en tant que fabricant, j'aimerais vous inviter dans l'envers du décor. Car si le miracle à 3 euros existait, croyez-moi, je serais le premier à en vendre.

Alors, on se moque de qui ?

De l'eau, du pétrole ou de l'or vert ?

Imaginez que vous cuisinez une ratatouille. Option A : Vous prenez des légumes bio du maraîcher d'à côté, gorgés de soleil. Option B : Vous ouvrez une boîte de conserve industrielle composée à 80% d'eau et de sauce tomate reconstituée.

En cosmétique, c'est pareil. Une crème à petit prix est souvent composée majoritairement d'eau (c’est gratuit, ou presque) et d’huiles minérales (dérivées du pétrole, très peu chères, inertes pour la peau mais donnent une texture "douce"). C’est ce qu’on appelle du "remplissage". Ça hydrate en surface, ça ne fait pas de mal, mais ça ne nourrit pas.

À l'inverse, chez des marques engagées (comme... au hasard, Biotanie), on remplace l'eau par des hydrolats et le pétrole par des huiles végétales nobles (chanvre, bourrache, cameline…). Ces matières premières sont vivantes, fragiles, sourcées localement, et elles coûtent – logiquement – dix, vingt, ou trente fois plus cher que la paraffine.

Retenez bien, si certains vous vendent parfois de l'eau gélifiée au prix du caviar, personne ne vous vendra jamais du caviar au prix de l'eau.

Le chef étoilé et la photocopieuse (Jean de La Fontaine)

Grossièrement, il y a deux types de marques dans la cosmétique :

Les metteurs sur le marché : Ils ne fabriquent pas. Ils vont voir un gros laboratoire industriel qui possède un catalogue de "formules blanches". C'est un peu comme acheter une pizza surgelée et coller son étiquette dessus. La formule est standardisée, photocopiée, produite par tonnes, et vendue à 50 marques différentes. Coût de R&D ? Zéro.

Les fabricants : Ici, on part d'une feuille blanche. On teste, on rate, on recommence. On cherche la synergie unique entre deux plantes comme un chef étoilé recherche l'alliance parfaite entre plusieurs ingrédients. Créer une formule unique demande du temps, de l'expertise et de multiples tests coûteux.

Quand vous achetez un soin "artisanal", vous payez cette recherche et cette singularité. Quand vous achetez du standardisé, vous payez surtout le logo.

L'art délicat de diluer les charges

C'est ici que ça devient mathématique (promis, ça va aller vite). Un industriel qui produit 500 000 pots d'un coup a des coûts fixes énormes, mais divisés par 500 000, ça ne représente plus que quelques centimes par pot.

Le petit laboratoire, ou l'artisan, lui, produit par petits lots (pour garantir la fraîcheur des actifs). Ses coûts fixes (loyer du labo, machines, analyses obligatoires, site web…) sont les mêmes, mais divisés par 500 ou 1000 pots. C'est la différence entre IKEA et l'ébéniste de votre quartier. L'un n'est pas "mieux" que l'autre dans l'absolu, ils ne font juste pas le même métier. Mais demander à l'ébéniste de s'aligner sur les prix d'IKEA, c'est lui demander de travailler à perte.

Le "Made in France" : la fierté a un coût

Ah, quel travail de pouvoir afficher ce fameux drapeau tricolore sur le packaging ! Enfin, ça dépend. Il y a le "Made in France" d'assemblage (on importe tout et on met en pot ici) et le vrai Made in France (on source ici, on transforme ici).

Si on veut que les personnes qui fabriquent votre crème aient un salaire décent, une sécurité sociale, des congés payés et une retraite, cela a un coût. Le coût horaire d'un salarié en France n'a rien à voir avec celui d'un ouvrier à l'autre bout du monde. Acheter un soin à un prix "juste", c'est aussi financer ce modèle social. Une crème à 3 euros fabriquée éthiquement en France avec des ingrédients locaux ? Mathématiquement, c'est impossible. Ou alors, c'est que le producteur de chanvre a décidé de travailler bénévolement… (Vous en connaissez ?)

L'efficacité a-t-elle un prix ?

C'est là qu'il faut de la nuance. Est-ce qu'une crème à 300€ d'une marque de luxe est 100 fois plus efficace qu'une crème à 3€ ? Non. Souvent, vous payez l'égérie, la pub TV et le flacon en verre soufflé à la bouche.

Mais est-ce qu'une crème à 3€ peut être aussi concentrée en actifs qu'un soin artisanal à 40€ ? Non plus. À 3€, il n'y a pas de budget pour mettre 20% d'actifs purs. Il y a juste de quoi faire "glisser" le produit sur votre peau pour vous donner l'impression qu'elle lisse tout sur son passage.

Si vous cherchez juste à ne pas avoir la peau qui tire après la douche, le premier prix fera le job. C'est de la protection basique. Mais si vous cherchez un soin qui agit, qui répare, qui régule, avec des actifs concentrés et une éthique derrière, il faut accepter que la qualité, le temps et le respect des humains ont un prix.

Chez Biotanie, on a choisi notre camp : pas de formule magique, juste de la botanique concentrée, fabriquée ici, au prix juste. Ni bradé, ni délirant. Juste.


Anthony - Fondateur de BiotanieAnthony

Fondateur de Biotanie

"Depuis le début de Biotanie, j'agis chaque jour dans le silence. Et même si nos actions font du bruit. J'ai décidé d'écrire régulièrement pour encore plus d'échos."

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